Aline de Saint-Hubert naît à Luxembourg le 22 août 1874. La famille, originaire de Diekirch, tient un commerce de bois en gros dans la capitale. Aline suit des cours au pensionnat « Sartorius » à Bonn. En 1894, elle épouse Emile Mayrisch, ingénieur-sidérurgiste, futur directeur général de l’ARBED. Ils s’installent à Dudelange et ils ont deux enfants: Jean (décédé peu après sa naissance en 1899) et Andrée dite Schnouki (1901-1977). A cette époque, Aline Mayrisch-de St Hubert découvre sa passion pour la littérature et l’écrivaine rédigera de nombreux articles et critiques sous le nom de plume Alain Desportes.
Aline Mayrisch-de St Hubert s’engage corps et âme pour l’émancipation des femmes. En 1905, l’Association pour les intérêts de la femme est créée à son initiative. Cette association, qui a non seulement pour objectif d’aider les plus démunies et de promouvoir l’éducation des jeunes filles, lance une des premières enquêtes sociales au Luxembourg. L’enquête est réalisée dans les quartiers du Grund où les conditions de vie sont désastreuses. Aline Mayrisch-de St Hubert oeuvre également pour la création de la fondation du Lycée de jeunes filles, l’actuel Lycée Robert-Schuman à Luxembourg. Fervente adepte de l’art et de la littérature, admiratrice et amie de nombreux intellectuels et écrivains tel que André Gide, elle assure, à l’instar de son époux, un rôle de médiation. En 1920, le couple de mécènes s’installe au château de Colpach. Durant les années de l’entre-deux-guerres, Emile Mayrisch encourage la médiation politique franco-allemande, tandis qu’Aline Mayrisch-de St Hubert fait de leur château un salon littéraire et un lieu de rendez-vous pour artistes et hommes politiques.
Aline de St Hubert est l’initiatrice de nombreuses œuvres sociales et elle appuie ardemment la création d’une section luxembourgeoise de la Croix-Rouge dont elle assurera également la présidence.
En 1932, la Grande-Duchesse Charlotte confère à Aline Mayrisch-de St Hubert la Croix d’honneur pour dames de l’ordre civil et militaire d’Adolphe de Nassau. A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, elle part pour Cabris, dans les Alpes maritimes.
Le 20 janvier 1947, Aline de Saint-Hubert meurt dans sa villa à Cabris. Ses cendres sont rapatriées et inhumées dans le tombeau du parc de Colpach, à côté de son mari, décédé dix-neuf ans plus tôt.
Dans son testament, Aline Mayrisch-de St Hubert lègue à la Croix Rouge de Luxembourg le château de Colpach et son domaine ainsi que 500 parts de la société Belgo-Mineira. La Croix Rouge fait de Colpach un lieu de repos pour convalescents.
Une plaque commémorative lui est dédiée au parc de la Ville de Luxembourg.
Sources :
● Germaine Goetzinger und Claude D. Conter: Mayrisch-de St Hubert Aline, dans : Luxemburger Autorenlexikon –, Centre National de Littérature Mersch, 2007 p. 402.
● Katja Rausch : Portrait de femmes célèbres luxembourgeoises, Edition Kará, 2007, pp. 29-34.
● Germaine Goetzinger : Aline Mayrisch-de St Hubert, dans : Lieux de mémoire au Luxembourg, Sonja Kmec et Michel Margue, Imprimerie Saint-Paul, 2e édition 2008, pp.103-108.
● http://www.laml.lu