Thérèse Hartmann, née le 18 avril 1858 à Luxembourg, est sans doute la première artiste luxembourgeoise, ayant fait des études d’art à l’étranger. Déjà son père Antoine Hartmann, ingénieur de profession , dans son temps libre, peint des peintures aquarelles et il soutient sa fille dans son éducation artistique. Dotée de réels talents, Thérèse Hartmann commence ses études à Düsseldorf ensuite à Munich. « Im Jahre 1877 hatte die junge Dame derartige Fortschritte gemacht, dass an ein wirkliches systematisches Studium gedacht werden musste. Sie zog nach Düsseldorf, wo sie unter der Leitung des bekannten Malers Gustav Süs ein Jahr lang tüchtig arbeitete. […] in München studierte Therese Hartmann mit großem Erfolg hier unter der Leitung von Professor A. Liezen-Mayer ». Mais c’est à Paris qu’elle trouve sa vocation, la peinture de portraits, à l’atelier pour femmes de Carolus Duran et Jean-Jacques Henner.
Certains traits de son caractère résultent de son éducation. La jeune femme est courageuse, sûre d’elle et indépendante. Elle suit son chemin à une époque qui ne promeut guère l’éducation des femmes dans les écoles publiques, sinon dans des écoles dirigées par les religieuses.
Si ses études sont exceptionnelles, son succès ne l’est pas moins. Thérèse Hartmann réussit à faire exposer ses œuvres dès ses années d’études. Des salons et galeries soutiennent l‘artiste. Le «Luxemburger Land» lui consacre des articles élogieux: „[…] gereifte Künstlerin, die selbständig mit kunstgeübtem, sicheren Auge den Gegenstand ihrer Darstellung erfasst, in ihrem Geiste künstlerisch gestaltet und mit Meisterhand auf die Leinwand bannt, voll packender Lebenswärme, voll durchgeistigter, der Natur abgelauschte Wahrheit, voll glühenden Colorits.“
Après son retour de Paris, la jeune femme épouse l’avocat luxembourgeois Mathias Glaesener, futur procureur général d’Etat. Le couple aura une fille Thérèse-Emilie en 1886. Thérèse Glaesener-Hartmann poursuit sa carrière artistique. Ses portraits et natures mortes, peints dans un style conventionnel, sont recherchés mais pas appréciées unanimement. Parmi ses tableaux les plus connus: le portrait de Paul Eyschen, ministre d’Etat à l’époque et des portraits d’autres membres de la haute bourgeoisie comme, par exemple, le portrait de Paule et de Jules Ulveling.
Une partie de ses œuvres est exposée au Musée national d’histoire et d’art à Luxembourg et au Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg. Sa dernière exposition a probablement eu lieu au salon du Cercle artistique en 1919. L’artiste décède le 19 février 1923 à Luxembourg.
Sources:
● Centre d’information et de documentation de femmes Thers Bodé (Cid-femmes): KeK: Künstlerinnen entdecken, Luxembourg 2008.
● Germaine Goetzinger, Antoinette Lorang et Renée Wagener: «…so lässt die Malweise nicht die Frauenhand erraten“ dans „Wenn nun wir Frauen auch das Wort ergreifen“ 1880 1950, Luxembourg, Publication Nationale, Ministère de la Culture; 1997 pages 267-287.
● Ons Stad Nr 77, 2004.