Née en 1921, Yvonne Hostert grandit à Differdange. À 16 ans, elle rejoint le Parti communiste luxembourgeois (PCL). Elle a d’ailleurs été la plus jeune oratrice lors du meeting de protestation au cours de la campagne du référendum contre la «loi muselière» qui s’est tenu le 30 mai 1937 à Esch-sur-Alzette.
En 1940, Yvonne Hostert épouse Arthur Useldinger, le futur bourgmestre d’Esch-sur-Alzette (de 1946 à 1949 et de 1970 à 1978) et une des figures emblématiques du mouvement communiste luxembourgeois.
En 1943, Yvonne, ses parents et son frère, se font arrêter par la Gestapo. Yvonne sera emmenée dans une prison à Trèves où elle mettra au monde sa fille Fernande. Quelques mois plus tard, Yvonne est déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück. Sa mère sera libérée et peut s’occuper de sa petite-fille. Dix-huit mois après son arrivée Yvonne commence à rédiger un journal intime qui témoigne des six derniers mois du camp de concentration. L’idée du journal intime lui vient début décembre 1944, au moment où Yvonne est transférée au camp de l’entreprise d’armement Siemens. Elle explique sa décision dans une interview: « Le journal est né du fait que ces changements ...étaient très importants et que nous avons en quelque sorte grandi ensemble dans ce petit camp avec tous nos problèmes. Et puis il y a eu aussi cette histoire d'Uckermark, où des détenus ont été amenés devant notre camp, [...] et ont ensuite été gazés et brûlés. Nous avons tout vu, tout vu. Il fallait bien que je m'en souvienne. ».
Le journal est publié par Kathrin Meß sous le nom de “…als fiele ein Sonnenschein in meine einsame Zelle “.
Yvonne Hostert survit au calvaire et sera libérée par la Croix-Rouge suédoise fin avril 1945.
Notons aussi que Yvonne Useldinger a été cofondatrice et présidente de l’Union des Femmes Luxembourgeoises (UFL), représentante au Conseil National des Femmes du Luxembourg, ainsi que membre du Comité international des anciennes détenues de Ravensbrück.
Elle s’éteint le 11 février 2009.
Source:
● Tageblatt 11 février 2009.